Née au Japon en 1971, Akashi Murakami arrive en France en 1998 puis obtient le diplôme de l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg en 2004. Elle effectue plusieurs stages et échanges à Limoges, en Espagne, en Suisse, et participe à la résidence artistique de Shigaraki au Japon, son pays natal.
Au cours de ses diverses expérimentations avec la céramique, elle acquiert une solide expérience dans la pratique du moulage. Sa principale source d’inspiration vient de la nature et elle réalise des formes organiques particulièrement complexes et inattendues qui évoquent des mouvements naturels et aléatoires.
Installée dans le Gard depuis 2005, elle expose régulièrement en France et en Europe. Son travail a été primé dans plusieurs concours internationaux.
« Les mouvements naturels sont aléatoires. Le vent souffle fort et s’arrête tout d’un coup, le courant de la rivière change de rythme continuellement. Toutes ces choses sont indépendantes de notre volonté, elles se manifestent sans que nous les attendions forcément, ou restent parfois muettes lorsque nous les souhaitons. » Ainsi parlait Haruo Saji, un scientifique japonais, au sujet de la nature. Le mouvement universel qu’il décrit crée des formes, et elles aussi sont inattendues.
Quand je découvre ces formes, falaises taillées par le vent et la mer, rochers creusés par le courant, pierres percées de gouttes ou racines habitées, elles m’inspirent énormément. Elles ont étés travaillés par des mouvements aléatoires, parfois pendant des siècles, je plonge malgré moi dans ce vécu dont je n’ai pas été témoin, mais qui est bien là, concret, devant moi. De cette manière, je réalise que je fais partie de ce mouvement, de cette harmonie.
Je ramasse le bois et l’observe. Mon intervention sur ce matériau peut être perçue comme la continuité de son vécu. Dans un premier temps, j’utilise le moulage afin de saisir mon sujet, de réaliser un cliché en volume en quelque sorte. Une fois la pièce extraite du moule, elle me révèle un nouveau visage, une nouvelle nature sur laquelle je peux intervenir. Je coupe et ajoute des morceaux, lisse ou gratte la matière… Parfois je reconstitue entièrement une forme avec des éléments estampés de la trace naturelle.
Mon travail achevé, le modèle de bois retournera dans son milieu d’origine. La nature reprendra ses droits et continuera de le sculpter à son propre rythme, lui et les petites traces que je lui aurai laissées. » Akashi Murakami.