Après des études de sculpture à l’université de Kyungnam, en Corée du Sud, Seungsoo Baek arrive en France en 2006. Il obtient un master en Arts Plastiques à l’université Panthéon-Sorbonne à Paris en 2007. La même année il entame sa collaboration avec le sculpteur suédois figuratif Gudmar Olovson (1936-2017). A ses côtés pendant 10 ans, il développe un autre regard sur la sculpture, moins académique, plus entier.

 

Son univers artistique est d’abord figuratif, puis se transforme à la lumière d’artistes abstraits d’une part : Pierre Soulages, Cy Twombly ou Mark Rothko, mais également de sculpteurs comme Antony Gromeley et bien sûr Gudmar Olovson.

 

A l’origine, il y a le trait, pierre fondatrice de la pratique de Seungsoo Baek. Le trait donne lieu à des séries, ou « succession de processus » qui oblige l’artiste à renaître, dans un esprit nouveau mais dans la continuité du travail précédent. Il y a les séries denses, difficiles, précises et répétitives comme la ‘Série Noire’ et celles, dites de libération, comme le Série ‘Magnétisme’, ou le geste se libère dans un esprit vif, mais toujours maîtrisé et harmonieux.

 

Cette recherche s’exprime à travers différentes techniques : le dessin, la sculpture, les installations, la peinture sur toile qui accueille différentes matières : polystyrène, acrylique ou élastomère.  

 

Baek veut peindre l’immatériel, les choses de l’esprit, pour cela il se nourrit des écrits de Freud, Lacan et Kant qui viennent infuser la pensée confucéenne dans laquelle il a baigné depuis son enfance. Son art est alors l’application de phases conscientes et inconscientes, entre la lumière et l’obscurité, le rêve et la solitude.

 

« Il faut chercher, s’efforcer de renaître encore et toujours, afin d’être dans un mouvement perpétuel pour un jour arriver quelque part. A l’origine était le « noir », j’aime cette nuance, car elle a quelque chose de « neutre ». Mon intention est que l’on appréhende mon travail sans attente particulière, qu’on se laisse simplement imprégner d’une sensation. Les couleurs, les nuances viennent dans un second temps ».

De sa culture extrême orientale, il a gardé la répétition du même geste inlassablement : « j’aime faire d’innombrables brouillons, puis les observer jusqu’à y voir une idée apparaître, quelque chose de nouveau ».

 

Cette matière contemporaine, légère et modulable, pourrait sembler en contradiction avec une idée du travail ancestral, mais elle est le fruit de la recherche et des influences multiples de Seungsoo Baek.